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Adelalu
10 juillet 2017

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur | Harper Lee (1960)

© The Dorothea Lange Collection

" - Je crois que, plus tard, je me ferai clown, déclara Dill. 
Jem et moi nous arrêtâmes net.
- Parfaitement, clown, reprit-il. La seule chose que je puisse faire en ce monde, compte tenu de ce que sont les gens, c'est rire, alors je vais m'engager dans un cirque et comme ça, je rirai comme un bossu toute la journée.
- Tu comprends tout de travers, Dill, expliqua Jem. Les clowns sont tristes, c'est les spectateurs qui rient d'eux. 
- Alors je serai une nouvelle sorte de clown. Je serai au millieu de la piste et je rirai de la tête des gens. Tiens, regarde, là-bas, dit-il en montrant du doigt. Ils devraient tous être à califourchon sur des manches à balai. Tante Rachel le fait déjà."

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur HL

Classique de la littérature américaine depuis le jour de sa sortie en 1960, récompensé en 1961 par le prix Pulitzer, Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur est un roman encensé. Je le fuyais depuis un moment, mais là, plus d'excuses, c'est les vacances et j'ai trop faim de livres pour l'ignorer !
Nous sommes à Maycomb, dans une petite ville d'Alabama. C'est la Grande Dépression, et c'est aussi le moment où Scout raconte comment elle et son grand frère Jem ont réussi à grandir : en plongeant jusqu'à son plus lointain souvenir puis en remontant lentement jusqu'à son "aujourd'hui", Scout met en mots et en image ce qu'une fillette peut comprendre du monde, de la justice, de l'amitié, des grands, des Noirs, des Blancs, et de tout ce qui s'en suit. 
C'est une histoire simple, c'est même un quotidien : un chemin, ou une caméra, qui propose au lecteur de se laisser glisser dans les mots aussi naïfs que poétiques d'un enfant qui regarde, entend, voit et comprend bien plus qu'il n'y pourrait paraître. Car si c'est une lecture lente, c'est une lecture poétique. Bien que l'auteure soit bel et bien ce qu'on appelle "adulte", la magie s'opère dans les mots si simples, dans les descriptions si drôles, ou dans les réflexions si justes.
C'est un hymne à l'enfance, mais c'est aussi un plaidoyer pour la justice. En effet, le père des deux enfants, avocat intègre et rigoureux, est amené à défendre un homme noir accusé à tort d'avoir violé une femme blanche : le récit de Scout se fait alors épuré, et pourtant si tremblant d'amour, d'inquiétude et de sagesse. 

"C'était l'automne, et ses enfants se battaient sur le trottoir, devant la maison de Mrs Dubose. Le garçon aidait sa soeur à se relever, et ils rentraient à la maison. C'était l'automne et ses enfants trottaient çà et là, autour du coin de la rue, leurs visages exprimant leurs malheurs et leurs triomphes. Ils s'arrêtaient devant un chêne, ravis, étonnés, hésitants. 


C'était l'hiver et ses enfants frissonnaient au portail, ombres chinoises se découpant sur une maison en flammes. C'était l'hiver et un homme marchait dans la rue, jetait ses lunettes et abattait un chien. 

C'était l'été, et il voyait le coeur de ses enfants se briser. L'automne revenait, et les enfants de Boo avaient besoin de lui."

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